La reprise de la production de volailles s’accélère en 2024

« La période de Noël est un grand moment pour la filière de la volaille », confie Jean-Michel Schaeffer, à l’ouverture d’une conférence de presse de l’interprofession de la volaille de chair (Anvol) dont il est le président, le 26 novembre 2024.

Son trésorier, Patrick Pageard, se réjouit de voir « la production de volailles poursuivre sa reprise », à l’approche de la période des fêtes de fin d’année. Si l’année 2023 a marqué le redémarrage de la production française après les crises successives d’influenza aviaire, l’année 2024 la confirme. Sur les neuf premiers mois de l’année, la production augmente de 14,7 % par rapport aux neuf premiers mois de l’année précédente.

La demande en viande de volailles progresse elle aussi, en grande partie tirée par le poulet, qui reste la volaille la plus consommée en France, loin devant les autres.

L’offre de canards bondit, mais reste inférieure à 2019

En canards en particulier, la reprise est incontestable. La vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), dont la deuxième campagne a été lancée en octobre 2024, permet à la filière un retour plus serein.

La production de canards à rôtir bondit de 59 % sur les neuf premiers mois de 2024. Il fait ainsi son retour dans les rayons : les ventes de canards augmentent de 73,8 % en volume de janvier à août 2024, comparativement à la même période l’année précédente. Mais elles restent tout de même bien inférieures aux chiffres observés en 2019, avec –68,4 % sur les ventes de canards entiers.

Des volumes de volailles festives bien présents

Quant aux volailles festives pour les fêtes de fin d’année, « les volumes seront là », rassure Bernard Tauzia, secrétaire général d’Anvol. Sur ces productions à temps long, les volailles festives sont déjà en place dans les bâtiments depuis le mois de juillet. « Il y a la diversité des offres, et les volumes. Chapons, dindes, canards, pintades, les espèces traditionnelles… Il y a tout ce qu’il faut pour le consommateur », ajoute-t-il.

En octobre, le Cifog (Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras) anticipait une hausse de 33 % de l’offre de foie gras en France en 2024.

La consommation s’accélère, tirée par le poulet

En 2024, la hausse de la consommation de volailles s’accélère. Si en 2023 elle avait déjà augmenté de 3,6 % sur un an, sur les neuf premiers mois de l’année 2024, la production s’envole avec +10,2 % par rapport à 2023 à la même période. En magasins, les achats ont également progressé à vive allure : +7 % de janvier à septembre 2024 (sur un an), constate Patrick Pageard.

Toujours prédominant, le poulet représente 79 % des volailles consommées sur cette même période, soit près de quatre volailles consommées sur cinq. La dinde occupe la deuxième place (11,6 %), suivie par le canard (8,2 %).

La production sous label diminue

« Sur la partie relative à la volaille, nous avons un peu une espèce de “poulettisation” de la volaille, qui se met en place au niveau du consommateur », alerte le président d’Anvol. Les consommateurs se tournent de plus en plus vers des produits transformés et élaborés, ce qui bénéficie au poulet. Pourtant, la reprise de la production concerne l’ensemble des espèces de volailles, insiste l’interprofession, qui aimerait une meilleure mise en avant de la diversité des espèces.

« La montée en gamme a également beaucoup souffert », poursuit Jean-Michel Schaeffer. Le poulet sous signe de qualité est en retrait, selon les premiers chiffres de l’année 2024. Les mises en place de poulet sous label rouge diminuent de 4 % sur neuf mois, et celles de poulets bio sont en baisse de 1 % sur dix mois, par rapport aux mêmes périodes en 2023.